• Identité sexuelle perturbée

    Identité sexuelle perturbée

    L’identité sexuelle est le sentiment d’appartenir à un genre, masculin ou féminin, généralement conforme au sexe civil défini dès la naissance sur des bases purement anatomiques. Un trouble de l’identité sexuelle est le sentiment intense et inébranlable d’appartenir physiquement et socialement à l’autre genre que le sien.

     

     

    Identité sexuelle

     

    La construction

    L’identité sexuelle résulte d’un processus long et complexe.

    A la naissance, voire lors des échographies prénatales, le genre masculin ou féminin d’un enfant est défini par l’anatomie de ses organes génitaux externes. Il reçoit alors de nombreux messages qui vont construire son identité sexuelle : prénom, vêtements, premiers jouets, comportement des adultes à son égard. Cette identification précoce pose parfois problème quand le sexe apparent de l’enfant n’est pas conforme à son sexe réel, à l’occasion des maladies génétiques rares par exemple.

    Pendant l’enfance, l’enfant prend conscience vers 3 ans de la différence entre les sexes et acquiert généralement un comportement physique, psychique et social conforme à son genre, conforté par son éducation.

    A l’adolescence, les transformations liées à la puberté accentuent les différences physiques entre les genres. Elles peuvent alors révéler un trouble d’identité jusqu’alors masqué.

     

    Les statistiques

    La fréquence des troubles de l’identité sexuelle varie beaucoup d’un pays à l’autre, avant tout en fonction du degré de tolérance de la société. Les taux les plus bas sont inférieurs à 1 pour 100 000, les plus élevés atteignent 25 pour 100 000. Les demandes de traitement ou de changement de sexe concernent globalement 2 hommes désirant devenir femme pour 1 femme désirant devenir homme.

     

    Chez l’enfant

     

    Avoir un garçon un peu efféminé ou une fille « garçon manqué » ne signifie pas qu’ils présentent un trouble d’identité sexuelle, mais ce sont des signes précoces que l’on retrouve dans l’histoire de la plupart des adultes transsexuels quand ils sont durables et répétitifs dès l’âge de 3 ou 4 ans.

     

    Le garçon

    Les observations faites sur des personnes ayant des problèmes d’identité sexuelle depuis l’enfance montrent un enfant qui :

    • met les robes, les chaussures et les bijoux de sa mère ou de ses sœurs, utilise des cosmétiques, portes des chapeaux ou des sous-vêtements féminins.
    • est fasciné par les cheveux, se coiffant sans cesse ou coiffant sa mère et ses sœurs.
    • présente une aversion constante pour les jeux violents, virils, ou les sports, y compris la gymnastique scolaire.
    • préfère les jeux féminins, notamment les poupées, la compagnie des filles et s’identifie aux héroïnes des films.
    • adopte une gestuelle et un maniérisme féminins, source de moqueries à l’école.

     

    La fille

    Les mêmes observations montrent une fille qui :

    • a horreur des vêtements, des bijoux et des jeux féminins en général
    • ne se plaît qu’en compagnie des garçons malgré leur rejet fréquent, sauf quand elle devient leader d’un groupe
    • porte un intérêt marqué pour les jeux et sports violents.

     

    Chez l’adulte

     

    Le transsexualisme

    Ce trouble de l’identité sexuelle que les spécialistes appellent aussi dystrophie de genre peut apparaître tardivement, y compris chez des adultes mariés ayant fondé une famille. Ces adultes se sentent mal dans le rôle social, l’apparence de leur sexe biologique, et commencent à s’habiller dans leur sphère privée avec les vêtements de l’autre sexe, non pour obtenir une excitation sexuelle comme chez les travestis fétichistes mais pour se sentir en conformité avec leurs émotions. Ce comportement peut s’étendre peu à peu à la vie sociale après un long combat intérieur pour lutter contre les sentiments de honte ou de culpabilité.

    Quand les aspirations intimes l’emportent, le sujet demande à la médecine des injections d’hormones pour obtenir une apparence plus conforme à ses sentiments. Considérant finalement leur corps physique comme une erreur de la nature, les plus déterminés demandent à la chirurgie la modification définitive de leur anatomie et à la justice un changement officiel de leur sexe légal.

     

    L’hermaphrodisme

    C’est un accident embryonnaire qui fait persister dans les glandes sexuelles du tissu testiculaire et du tissu ovarien. Si le sexe social déclaré à la naissance correspond à l’anatomie visible mais toujours ambiguë (clitoris trop long ou pénis trop petit), il ne correspond pas toujours au sexe psychique. L’hermaphrodite, qui souffre de ses différences tout au long de l’enfance, peut bénéficier des mêmes protocoles que le transsexuel.

     

    Aspects juridiques

     

    Il a fallu attendre le 11 décembre 1992 pour que la justice française reconnaisse à un individu le droit de changer légalement et socialement de sexe, sous la contrainte de décisions de la Cour européenne des droits de l’homme qui a condamné l’Etat français à plusieurs reprises pour refus de rectification d’état civil. Parallèlement, la loi bioéthique de 1994 admet la possibilité de transformer un corps humain en cas de nécessité thérapeutique, une notion qui s’applique au transsexuel qui suit un long parcours médical avant de vois sa demande aboutir.

    Depuis janvier 2005, l’intervention n’est plus réservée aux chirurgiens des hôpitaux publics et est prise en charge comme n’importe quelle autre opération.

     

    Autres troubles

     

    Le transgendérisme, traversée des frontières entre les sexes, ne concerne pas que le sexe biologique du transsexuel ou de l’hermaphrodite. Il peut s’agir uniquement de traversée du sexe social, avec des comportements temporaires à but ludique ou érotique.

    Les drag-queens (hommes habillés en femme) et les drag-kings (femmes habillées en homme) sont nés de la culture underground des années 1980, avec un travestissement extravagant qui alterne avec un comportement généralement normal en dehors des épisodes festifs ou ludiques.

    Les travestis « éonistes » (du nom du chevalier d’Eon) prennent plaisir ou tirent une excitation sexuelle à se conduire ou s’habiller comme l’autre sexe, certains y trouvent également un moyen de gagner leur vie par des prestations artistiques.

    Les travestis fétichistes ne ressentent le plaisir ou la jouissance que dans le travestissement (vêtements, perruque, faux seins, maquillage), mais s’en sentent coupables dès que l’acte sexuel est consommé.


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