• Introduction au risque électrique

    I - Principes généraux à connaître

       1) Electricité statique et électricité dynamique

       2) Eléments constitutifs d'un circuit électrique

       3) Qu'est-ce qu'un arc électrique ?

       4) Qu'est-ce qu'n court-circuit ?

     

    II - Accidents d'origine électrique

       1) Electrisations et électrocutions

       2) Les incendies d'origine électrique

     

    III - Prévention des accidents d'origine électrique

       1) Mesures de sécurité pour les installations électriques

       2) Mesures de sécurité pour le matériel électrique

       3) Equipements de protection individuelle (EPI)

       4) Mesures de sécurité lors des interventions en basse tension

     

    IV - Habilitation des intervenants

       1) Avant d'être habilité, le salarié doit avoir été formé

       2) Avant d'être habilité, le salarié doit avoir été déclaré apte

       3) L'habilitation d'un salarié prend la forme d'un titre

     

     

    I – Principes généraux à connaître

        1) Electricité statique et électricité dynamique

    Electricité statique :

    • Entre deux matériaux isolants ;
    • Quantité d’électricité formée en général très faible ;
    • Plus un corps est conducteur, moins il est propice à une telle annulation de charges.

     Electricité dynamique :

    • Constituée par un flux d’électrons libres circulant dans une seule direction ;
    • Utilisation d’un matériau conducteur relié à ses extrémités par un générateur (pile, dynamo, accumulateur, alternateur).

      2) Eléments constitutifs d’un circuit électrique

    • Un générateur de courant continu (un seul sens) ou alternatif (deux sens)
    • Des fils conducteurs reliés aux bornes du générateur
    • Un ou plusieurs récepteurs
    • Mise en place de dispositifs permettant d’interrompre le circuit (interrupteurs ou disjoncteurs).

     3) Qu’est-ce qu’un arc électrique ?

    • Susceptible d’apparaître lorsqu’on ouvre ou ferme un circuit.
    • Les électrons libres sortent du métal et heurtent violemment les molécules d’air de l’espace interstitiel à l’air devient conducteur.
    • Projection de particules métalliques en fusion (> 3000°C)
    • Les arcs électriques peuvent jaillir entre 2 conducteurs ou 2 récepteurs voisins portés à des potentiels différents lorsque la couche qui les sépare n’est pas assez épaisse ou que sa qualité d’isolation a été diminuée.

        4) Qu’est-ce qu’un court-circuit ?

     Un court-circuit résulte d’une liaison accidentelle entre 2 pièces conductrices présentant entre elles une différence de potentiel.

    Le courant de court-circuit peut atteindre, selon l’emplacement où il se produit, une intensité très élevée (≥ 50 kA).

    A l’origine des courts-circuits, on peut citer :

    • la détérioration des isolants par vieillissement ou usure mécanique
    • la rupture d’un conducteur,
    • la chute ou l’introduction d’un outil conducteur dans un circuit présentant des parties nues sous tension.

     

    II – Accidents d’origine électrique

         1)Electrisations et électrocutions

     Principales causes des accidents électriques :

    • mauvais état des isolants,
    • modifications sans contrôle,
    • recherche du prix le plus bas sans souci de conformité,
    • non-respect des distances de garde par rapport aux ouvrages électriques,
    • Inadaptation aux usages.

    L’électrisation peut se produire par contact direct (avec une partie active) ou indirect (avec une masse mise accidentellement sous tension). La gravité d’une électrisation dépend de plusieurs facteurs parmi lesquels on peut citer :

    • l’intensité du courant (danger à partir de 5 mA),
    • la durée du passage du courant,
    • la surface de la zone de contact,
    • l’état de la peau (sèche, humide, mouillée),
    • la nature du sol.

    Le courant suit le chemin le plus court entre le point d’entrée et le point de sortie et peut donc endommager tous les organes qui se trouvent sur son passage. Les principaux effets du courant électrique sur l’homme sont :

    • stimulation/inhibition des phénomènes électriques cellulaires : contractions musculaires, tétanisation, fibrillation ventriculaire qui peuvent entraîner un arrêt circulatoire et/ou respiratoire.
    • brûlures électriques de la peau et des yeux (en cas d’arc électrique) mais aussi des organes internes (nécrose de muscles, thrombose des petits vaisseaux…)

    Pour secourir une personne électrisée, dans les tous les cas il faut commencer par couper le courant (interrupteur, disjoncteur) sans toucher le corps de la victime. La rapidité d’intervention des secours est déterminante.

    Si une telle coupure ne peut être réalisée rapidement, il faut libérer l’accidenté du contact avec les parties sous tension en prenant garde à ce que personne d’autre ne puisse s’électriser.

    Ensuite, il faut appeler les secours : un sauveteur secouriste du travail puis le SAMU et/ou les pompiers. Il ne faut pas perdre de vue la victime tant que les secours ne sont pas arrivés. L’arrêt de la respiration devrait entraîner au plus vite un bouche-à-bouche, voire un massage cardiaque.

       2) Les incendies d’origine électrique

    Pour que survienne un incendie d’origine électrique, il faut une source de chaleur ou une étincelle, un comburant (l’oxygène de l’air) et un combustible, tout cela simultanément. Les principales causes d’incendie d’origine électrique sont :

    • l’échauffement des câbles dû à une surcharge,
    • le court-circuit entraînant un arc électrique,
    • un défaut d’isolement conduisant à une circulation anormale du courant entre récepteurs et masse ou entre récepteurs et terre,
    • des contacts défectueux (de type connexion mal serrée ou oxydée) entraînant une résistance anormale et un échauffement,
    • la foudre,
    • une décharge électrostatique.

    Certains facteurs peuvent aggraver les échauffements :

    • une ventilation insuffisante,
    • l’accumulation de poussière ou de dépôts de graisse,
    • le stockage de matériaux inflammables à proximité d’installations électriques,
    • l’empilage de câbles empêchant l’évacuation de la chaleur,
    • le maintien en fonctionnement d’appareils ayant subi des courts-circuits.

     Conduite à tenir face à un incendie d’origine électrique :

    • donner l’alerte,
    • mettre hors tension l’installation, et éventuellement les installations voisines,
    • fermer les portes et les fenêtres,
    • attaquer le feu à la base à l’aide d’un extincteur adapté (CO2, eau en jet pulvérisé, poudre),
    • après l’extinction de l’incendie, évacuer les gaz toxiques en aérant.

     

    III – Prévention des accidents d’origine électrique

        1) Mesures de sécurité pour les installations électriques

     Protection contre les contacts directs :

    • Par isolation des parties actives: celles-ci doivent être totalement recouvertes d’un isolant qui ne peut être enlevé que par destruction ;
    • Par des enveloppes (boîtiers, armoires…) ne pouvant être ouvertes qu’à l’aide d’une clé ou d’un outil ;
    • Par éloignement: la distance d’éloignement dépendant de l’environnement (chantier, locaux réservés à la production…) et de la valeur de tension.
    • Par la mise en place d’obstacles: ils doivent avoir un degré de protection minimal de IP2x ou IPxxB en basse tension / IP3x ou IPxxC en haute tension.

    Protection contre les contacts indirects :

    • Par mise en terre des masses avec coupure automatique de l’alimentation: les schémas de liaison à la terre sont aussi appelés « régimes du neutre ».
    • Par l’emploi d’une très basse tension de sécurité (TBTS) ou de protection (TBTP) : en milieu sec U < 50V, en milieu humide U < 25V et en milieu mouillé U < 12V (valeurs maximales de la tension en TBTS)
    • Par une double isolation ou une isolation renforcée.

    Protection contre les surintensités : l’existence au sein du circuit d’un disjoncteur, d’un relais ou d’un fusible permet de réduire le danger en ouvrant le circuit lorsque le courant dépasse une valeur donnée pendant un temps déterminé.

         2) Mesures de sécurité pour le matériel électrique

    Le matériel électrique doit être compatible avec la tension d’alimentation. La norme NF EN61140 répartit les matériels électro-techniques en 4 classes en fonction de leur conception du point de vue sécurité :

    • l’isolation entre les parties actives (normalement sous tension) et les parties accessibles (masses métalliques)
    • la possibilité ou non de relier les parties métalliques accessibles à la terre.

    Les degrés de protection procurés par les enveloppes de matériels électriques de tension assignée inférieure ou égale à 72,5 kV sont définis par la norme française NF EN60529. Pour symboliser le degré de protection procuré par une enveloppe, il est fait usage des lettres IP (International Protection) suivies de 2 chiffres et de 1 ou plusieurs lettres. Plus un chiffre au code IP est grand, meilleure est la protection.

    Le matériel électrique doit toujours être utilisé avec soin, en veillant à ne pas le détériorer par des chocs, une immersion, un échauffement excessif… L’utilisateur de ce matériel est tenu d’en surveiller l’état apparent et de signaler toute détérioration à un électricien.

    Précautions concernant les fils et les prises électriques :

    • protéger les fils conducteurs du risque d’écrasement en ne les déroulant pas en travers du passage d’un véhicule.
    • débrancher les appareils en tirant sur la fiche et non sur le fil
    • ne jamais bricoler une prise électrique endommagée ;
    • ne jamais laisser une rallonge branchée à une prise sans qu’elle soit reliée à un appareil électrique ;
    • ne jamais utiliser un fil pour tirer ou déplacer un appareil électrique ;
    • ne jamais toucher à un fil dénudé dont on ne perçoit qu’une extrémité ;
    • ne jamais toucher une prise avec les mains mouillées.

        3) Equipements de protection individuelle (EPI)

    Lors d’interventions réalisées à proximité de lignes basse tension, le port des EPI est obligatoire. Pour la haute tension, aucun équipement individuel n’est suffisant, c’est pourquoi les intervenants doivent obligatoirement se tenir éloignés des pièces sous tension.

    Les EPI sont personnels. Ils ne peuvent être attribués à un nouveau titulaire qu’après avoir été nettoyés, désinfectés et vérifiés.

    Ils doivent faire l’objet du marquage de conformité CE. Aucun objet conducteur (montre, bijou) ne doit être porté simultanément.

    Principaux EPI contre le risque électrique :

    • combinaison de travail en coton ou en matériau similaire
    • chaussures ou bottes isolantes de sécurité
    • gants isolants et marqués d’un triangle double
    • casque isolant et antichoc
    • écran facial anti-UV pour la protection contre les arcs électriques et les courts-circuits
    • protège-bras isolants.

    Le degré de protection d’un EPI et le domaine de tension pour lequel il est conçu est souvent signalé par une classe. Chaque type d’EPI peut avoir des classes différentes (ex : il existe 6 classes de gants isolants). Les outils doivent être isolés et isolants.

        4) Mesures de sécurité lors des interventions en basse tension

    Une intervention est une opération d’ordre électrique de courte durée réalisée sur une installation, un équipement ou une machine. La notion d’intervention est limitée à la basse tension, c’est-à-dire jusqu’à une tension de 1000 V en courant alternatif (et 1500 V en courant continu). Trois types d’intervention en présence d’une tension :

    • de dépannage
    • de connexion ou de déconnexion
    • de remplacement de fusibles, de lampes…
    • une intervention ne peut être effectuée que par un électricien habilité.

    Avant toute intervention, l’électricien doit se procurer les documents relatifs à l’ouvrage concerné.

    Signaler un local ou une intervention : les locaux dont l’accès est réservé aux électriciens doivent comporter un triangle d’avertissement du danger électrique conformément à la réglementation. Lors de l’ouverture d’une armoire électrique présentant des pièces actives nues sous tension accessibles, il faut installer un balisage de sécurité à au moins 1 m de l’ouverture. Ce balisage ne doit pas pouvoir être franchi par inadvertance. Les seules commandes autorisées par le personnel de production non habilité sont celles qui sont prévues à l’extérieur des tableaux et armoires électriques.

    Consignation d’une installation électrique :

    • séparer cette installation de toute source de tension,
    • interdire toute remise sous tension en condamnant les appareils de séparation en position ouverte,
    • identifier,
    • vérifier,

    Toute consignation doit être signalée par une pancarte bien visible.

    Dans le domaine basse tension, lorsque la distance de travail avec des pièces nues sous tension est inférieure à 30 cm, les travaux sont dits « au voisinage ». Dans ce cas, des mesures de protection particulières doivent être prises pour éviter les conséquences d’un contact accidentel avec une pièce sous tension. Plusieurs méthodes peuvent être mises en œuvre :

    • interposer des obstacles efficaces entre l’opérateur et les pièces nues sous tension,
    • isoler les pièces nues sous tension,
    • considérer ces travaux comme sous tension et en respecter la procédure,
    • confier les travaux à un personnel habilité disposant de l’outillage et de l’EPI nécessaire.

    La vérification est une opération destinée à contrôler la conformité d’un ouvrage électrique aux dispositions réglementaires et normatives en vigueur. Elle doit avoir lieu : au moment de la mise en service, périodiquement, sur mise en demeure par l’inspection du travail.

    La tenue d’un registre de vérification des installations électriques permet de contrôler si toutes les vérifications prévues ont été effectuées et par qui.

    Le personnel devant mesurer une ou plusieurs grandeurs électriques doit :

    • être habilité pour réaliser des mesures,
    • utiliser les EPI adaptés,
    • ne pas porter d’objets métalliques,
    • utiliser des appareils de mesure adaptés aux tensions qui peuvent être rencontrées,
    • choisir l’échelle de mesure le plus grande.

     

    IV – Habilitation des intervenants

    Pour intervenir sur une installation électrique, il est nécessaire de posséder une habilitation délivrée par le chef d’établissement. Cette habilitation est la reconnaissance d’une qualification. Elle légitime la capacité d’une personne à effectuer des opérations en toute sécurité et à connaître la conduite à tenir en cas d’accident. Il existe plusieurs niveaux d’habilitation en fonction de :

    • la nature des opérations (dépannage, raccordement, essais, vérifications, consignations, nettoyages) ;
    • la tension des installations (BT, HT) ;
    • les conditions dans lesquelles sont réalisées ces opérations (hors tension, au voisinage ou sous tension).

    La nature d’une habilitation est symbolisée par lettres et un indice numérique.

        1) Avant d’être habilité, le salarié doit avoir été formé

    La formation à opérer en sécurité sur un ouvrage électrique vise uniquement à apprendre et à faire comprendre aux salariés concernés les risques encourus ainsi que les méthodes à acquérir pour les prévenir. Elle n’a pas pour but d’enseigner l’électricité.

    Pour les opérations hors tension ou à proximité de pièces nues sous tension, un contenu type de formation est proposé par l’INRS.

    Les formations théoriques doivent être suivies par des stages pratiques puis par une évaluation.

    Le personnel devant exécuter des travaux sous tension doit suivre, au préalable, une formation spécifique dans l’un des centres agréés par le Comité des travaux sous tension.

        2) Avant d’être habilité, le salarié doit avoir été déclaré apte

    Pour habiliter une personne, le chef d’établissement doit tenir compte de l’avis du médecin du travail. Sur le plan réglementaire, il n’existe pas de critères d’aptitude médicale ni de contre-indication à la pratique d’un métier soumis au risque électrique. Cependant, le médecin du travail doit être vigilant sur les points suivants :

    • Les problèmes dorsolombaires (TMS),
    • Les problèmes cardiovasculaires,
    • Les problèmes visuels, en particulier la vision des couleurs.

        3) L’habilitation d’un salarié prend la forme d’un titre

    L’habilitation est symbolisée de manière conventionnelle par une ou plusieurs lettres complétées par un indice numérique.

    • La 1ère lettre caractérise le domaine de tension concerné (B : basse tension ; H : haute tension)
    • La 2ème lettre, si elle existe, précise la nature des opérations que le titulaire peut effectuer (Néant : travaux hors tension ; T : travaux sous tension ; V : travaux au voisinage ; C : consignation ; R : intervention ; N : nettoyage sous tension).
    • Le chiffre précise la catégorie du titulaire (0 : non électricien ; 1 : électricien ; 2 : chargé de travaux).

    Ces symboles sont précisés sur le titre d’habilitation dont le titulaire doit disposer pendant ses heures de travail. Les habilitations doivent être revues annuellement.

    Selon la réglementation en vigueur, il est interdit de confier aux mineurs des travaux intéressant des installations électriques dans lesquels la tension dépasse 250 V en courant alternatif et 600 V en courant continu. Des dérogations peuvent cependant être accordées à titre individuel par l’Inspection du travail après avis d’un médecin.

     

     

     


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