• L'alcool, une tentation dévastatrice

    L'alcool, une tentation dévastatrice

    L’alcool tue plus de 45 000 personnes par an dans l’Hexagone, mais ce sont 5 millions de Français qui rencontrent des difficultés sociales, médicales et psychologiques en raison d’une consommation à forte dose et régulière de ce produit.

     

    Modération

     

    A partir de quel moment est-on dépendant ? Dans l’imaginaire collectif, l’alcoolique est un personnage au nez violacé et aux gestes incertains. Toutefois, avant d’en arriver là, l’alcool a le temps de faire des dégâts dans l’organisme. Il est donc important de connaître les seuils d’une consommation modérée.

     

    Chez la femme

    Il est conseillé de se limiter à 2 verres par jour maximum (24 g d’alcool), sachant qu’en cas de grossesse tout alcool doit être prohibé. Il est à noter que, du fait des différences de poids, de taille et de composition du tissu graisseux, les femmes sont plus sensibles à l’alcool que les hommes. Ainsi, pour un verre de vin absorbé, l’alcoolémie (quantité d’alcool par litre de sang) est de 0,33 g/L chez une femme, mais de seulement de 0,20 g/L chez un homme.

     

    Chez l’homme

    Le maximum conseillé est 3 verres par jour (36 g d’alcool). Plus on dépasse ces limites, plus le risque sanitaire est important.

     

    Dépendance

     

    L’alcool, dans un premier temps, stimule le consommateur avant de le calmer ou l’endormir. C’est également un désinhibiteur qui facilite l’échange avec les autres, d’où son succès dans les soirées mondaines. Malheureusement, il favorise aussi le passage à l’acte (violences, agressions) et sa consommation chronique aboutit à un état dépressif, si tant est que celui-ci n’est pas déjà préexistant. On distingue deux grands types d’alcoolisme.

     

    L’addiction sournoise

    Elle touche les adeptes de boissons peu alcoolisées, mais consommées de manière continue, qui considèrent avoir une consommation normale et n’ont donc aucun sentiment de culpabilité vis-à-vis de celle-ci. La dépendance s’installe en douceur.

     

    La dépendance visible

    Dans ce cas, la personne consomme des alcools forts en grande quantité. Contrairement à la précédente, cette forme s’accompagne d’un fort sentiment de culpabilité car l’entourage perçoit le problème amenant le sujet à nier sa dépendance.

    Quel que soit le profil du buveur, l’abstinence est la seule manière d’enrayer la progression dans l’alcoolisme. Mais attention, un sevrage trop brutal peut entraîner un delirium tremens, avec hallucinations et tremblements, parfois létal. C’est pourquoi il est important de se faire aider par un médecin.

     

    Effets nocifs

     

    L’alcoolisme engendre une dépendance physique très importante qui se manifeste, en cas de sevrage, par des tremblements, des confusions mentales et des hallucinations pouvant, sans soins, aller jusqu’au décès. Ces urgences médicales traduisent les ravages que l’alcool peut faire sur l’organisme.

    Sur le cerveau et les nerfs

    L’alcool détruit les cellules nerveuses, soit directement lorsqu’il est ingurgité en doses massives, soit en empêchant l’absorption digestives des vitamines B, vitales pour les neurones. Il en résulte trois grands types de symptômes :

    • Des troubles de l’équilibre liés à des lésions situées au niveau du cervelet et des nerfs périphériques.
    • Une perte de mémoire immédiate consécutive à des lésions de la région hippocampique du cerveau.
    • Des troubles démentiels liés à des atteintes moins localisées du cortex.

     

    Sur le foie

    L’hépatite traduit la destruction de cellules du foie (hépatocytes) par l’alcool.

    La stéatose correspond à un dépôt de graisses triglycérides dans le foie, le rendant mou et sensible. Une pathologie qui disparaît difficilement avec un régime sévère.

    La cirrhose est le résultat d’un dépôt de protéines dans le foie, qui devient dur et rempli de nodules. Cet état, irréversible, peut évoluer en insuffisance hépatique (jaunisse, hémorragie) ou en cancer du foie.

     

    Sur le pancréas

    L’alcool engendre des inflammations (pancréatites) et des destructions causant une insuffisance des fonctions digestives (diarrhées chroniques), des cancers et du diabète, car le pancréas régule le taux de sucre dans le sang.

     

    Sur les vaisseaux et le cœur

    L’hypertension artérielle est due majoritairement en France à une consommation excessive d’alcool.

    Les douleurs veineuses et les problèmes hémorroïdaires sont aggravés par l’absorption de boissons alcoolisées.

    Une atteinte du muscle cardiaque, pouvant aller jusqu’à l’insuffisance cardiaque, voire la mort, est constatée chez les grands alcooliques.

     

    Sur la moelle osseuse

    L’alcool a un effet délétère sur le développement des globules rouges et des globules blancs. Son expression la plus connue est le VGM (volume globulaire moyen) qui sert de test de surveillance pour les alcooliques chroniques, car il est accru chez eux.

    Cette liste des effets nocifs de l’alcool sur l’organisme n’est pas exhaustive. Certes, tous les buveurs ne souffrent pas de toutes les pathologies décrites, mais il est bien rare qu’un consommateur régulier ne présente pas au moins un de ces symptômes. Sans parler des conséquences pécuniaires, sociales et affectives d’une telle addiction.

     

    Facteur cancérigène

     

    On estime aujourd’hui en France à 11 706 le nombre de décès par cancers directement liés à la consommation d’alcool. Parmi ces derniers, on dénombre :

    • 5003 cancers des lèvres, de la cavité buccale, notamment de la langue et du pharynx.
    • 4432 cancers de l’œsophage.
    • 2271 cancers du larynx.

    L’apparition de toutes ces pathologies est favorisée par la prise concomitante du tabac.

     

    L’alcool au féminin

     

    Une femme a environ trois fois moins de risques de devenir dépendante à l’alcool qu’un homme, notamment en raison des règles sociales. Ainsi 25 % des hommes, tous âges confondus, consomment une boisson alcoolisée tous les jours, alors que les femmes sont seulement 9,4 % dans ce cas. Aujourd’hui les femmes représentent 30 % des alcooliques avec une addiction qui se situe, le plus souvent, dans le cadre d’une névrose alcoolique : la consommation d’alcool a pour but principal de diminuer une angoisse ou un malaise et se fait dans la culpabilité.

     

    Le coût de l’alcool

     

    Selon l’association nationale pour la prévention de l’alcoolisme, le traitement de cette addiction et des pathologies qui lui sont associées coûte 10 milliards d’euros, soit environ 10 % des dépenses de consommation médicale chaque année. De plus, le coût de l’hospitalisation pour alcoolisme est évalué à 1,2 milliard d’euros, sans compter celui des centres de cure.


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