• L'inondation

    L'inondation

    L’inondation est une submersion, plus ou moins rapide, d’une zone habituellement hors d’eau, pouvant être habitée, avec des hauteurs d’eau et des vitesses d’écoulement variables.

    Elle est provoquée par des pluies importantes et durables ou des pluies exceptionnelles plus brèves et plus intenses à caractère orageux. La mer peut aussi inonder les espaces littoraux.

    Les inondations représentent 40% des catastrophes naturelles dans le monde.

     

     

    4 paramètres principaux sont nécessaires pour qualifier l’état d’inondation :

    • La période de retour de crues: plus cette période est grande, plus les débits et l’intensité sont importants. Les crues fréquentes ont une période de retour de 1 à 2 ans. Les crues moyennes ont une période de retour de 10 à 20 ans (crues décennales). Les crues exceptionnelles ont une période de retour de l’ordre de 100 ans (crues centennales). La crue maximale vraisemblable occupe l’intégralité du lit majeur. L’aléa de référence pour les documents réglementaires est l’événement centennal ou le plus fort événement connu si sa fréquence est supérieure à 100 ans.
    • La hauteur et la durée de submersion: les structures porteuses du bâti peuvent être endommagées et les parois gorgées d’eau lorsque la hauteur de submersion dépasse la cote de référence. L’aléa est considéré comme faible pour une hauteur d’eau < 0,5 m ; moyen pour une hauteur d’eau comprise entre 0,5 et 1 m ; fort si la hauteur d’eau > 1 m. Au-delà de 24h, des problèmes sanitaires peuvent survenir en raison des pollutions (égouts, cuve de mazout vidées…)
    • La vitesse de courant: l’irrégularité du sol et la pente influent sur la vitesse qui peut atteindre plusieurs mètres par seconde. Une vitesse supérieure à 0,5 m/s est dangereuse.
    • Le volume des matières transportées: il s’agit des matériaux en suspension ou tapissant le fond des cours d’eau (sables, limons, graviers, galets, blocs…) Les objets flottants sont exclus.

     

    I – Les différents types d’inondation

     

    On peut distinguer les types d’inondation suivants :

    • Les débordements et inondations de plaine
    • Les ruissellements et coulées boueuses
    • La stagnation d’eau
    • Les remontées de nappes
    • La submersion marine associée à la tempête

    A noter : les inondations peuvent provoquer des mouvements de terrain. L’emprise humaine est un facteur souvent aggravant.

     

              Les facteurs aggravants

    Les facteurs anthropiques (liés à l’activité humaine) constituent des facteurs aggravants et ont un rôle fondamental dans la formation des crues et l’augmentation des débits des cours d’eau.

    L’urbanisation et l’implantation d’activités dans les zones inondables : elles constituent la 1ère cause d’aggravation du phénomène.

    La diminution des champs d’expansion des crues : consécutive à l’urbanisation et parfois aggravée par l’édification de digues ou de remblais, elle diminue l’effet d’écrêtement des crues.

    L’aménagement sans réflexion des cours d’eau : beaucoup de rivières ont été aménagées (suppression de méandres, endiguement…), sans se préoccuper des conséquences en aval (accélération des crues, altération du milieu naturel…).

    La défaillance des dispositifs de protection : le mauvais entretien ou la mauvaise utilisation de dispositifs de protection (digues déversoirs) peut parfois exposer davantage une plaine alluviale en l’absence de protection.

    L’utilisation ou l’occupation des sols sur les pentes des bassins versants : les modifications de l’occupation des sols (déboisement, suppression des haies, pratiques agricoles, imperméabilisation) empêchent le laminage des crues et la pénétration des eaux et favorisent un ruissellement et une concentration des eaux.

     

              Bassin versant et lits de rivières

    Le bassin versant d’une rivière est son aire géographique d’alimentation en eau. Sa pente dominante favorise la concentration des eaux de ruissellement lors des pluies intenses.

    Le lit mineur est constitué par le lit ordinaire du cours d’eau, c’est-à-dire son territoire d’écoulement habituel. Cette définition est valable pour le débat d’étiage (minimum sur un temps donné) ou les crues annuelles.

    Le lit majeur comprend les zones basses situées de part et d’autre du lit mineur, sur une distance qui va de quelques mètres à plusieurs kilomètres. Sa limite est celle des crues exceptionnelles. Il fait partie intégrante de la rivière. S’y installer revient à s’installer dans la rivière. Il se répartit en 2 zones :

    • La zone d’écoulement au voisinage du lit mineur où le courant a une forte vitesse.
    • La zone d’expansion de crue ou de stockage des eaux où le courant a une faible vitesse. Cette zone est essentielle : elle permet le laminage des crues en réduisant leur débit et la montée des eaux en aval.

     

     1) Les débordements et inondations de plaine

    Le cours d’eau en crue peut s’étendre au-delà de son lit mineur et occuper temporairement son lit majeur. Lorsque la progression est lente, elle peut être anticipée plusieurs heures voire plusieurs jours à l’avance.

     

     2) Les ruissellements et coulées boueuses

    Une forte pluie peut s’accompagner de ruissellement même avec une faible pente. Dans les régions montagneuses, on observe des phénomènes de crues torrentielles qui peuvent être violents.

    Le remembrement a fait disparaître les obstacles végétaux au ruissellement. Les surfaces déboisées dont le sol est souvent imperméabilisé par les pratiques agricoles intensives, libèrent leur limon sans permettre l’infiltration des eaux pluviales. Les ruissellements peuvent ainsi s’accompagner de coulées boueuses. De tels phénomènes peuvent se produire en zones urbaines ou périurbaines sur les surfaces imperméabilisées.

     

     3) La stagnation d’eau

    Elle est due à l’accumulation d’eau dans un point bas. L’évacuation rapide par infiltration ou par les canalisations à la capacité insuffisante en cas de pluies intenses est empêchée, entraînant ainsi une stagnation d’eau.

     

     4) Les remontées de nappes

    La saturation des sols, en cas de pluviométrie importante en durée, peut ajouter une inondation par remontée des eaux des nappes phréatiques. Ce sont des nappes d’eau souterraines dont la hauteur fluctue avec l’alimentation par les pluies. Elles ont été observées lors des inondations de la Somme en 2001. Ce type d’inondations peut durer plusieurs mois, dans l’attente de la baisse du niveau de la nappe.

     

     5) La submersion marine associée à la tempête

    Un fort coefficient de marée et un vent soutenu venant de la mer provoquent une surcote s’opposant à une évacuation naturelle des eaux pluviales. Ils entraînent au contraire un dépassement des bordures maritimes ou portuaires dans quelques communes côtières de Seine-Maritime. Le phénomène disparaît avec la marée descendante.

     

    II – Les effets des inondations

     

    • Les effets sur les personnes

    Les personnes sont touchées plus ou moins gravement dans leur vie quotidienne (humidité latente, froid, odeurs, absence d’eau courante, d’électricité, de moyens de communication, perte d’objets personnels) en fonction de l’importance et de la durée de l’événement. Suivant la gravité du problème, l’isolement ou le déplacement peuvent affecter les personnes : 1100 personnes ont été relogées dans la Somme en 2001.

    Dans les pires situations, les inondations provoquent des blessures, des maladies, des électrocutions et des noyades : 47 personnes sont mortes dont 34 à Vaison-la-Romaine en 1992, 23 dans le Gard en 2002.

    En Europe de l’Est, les inondations de 2002 ont entraîné 52 morts et 28 milliards d’euros de dommages. Statistiquement, par an, on compte 20 000 morts et 250 000 personnes touchées en moyenne dans le monde.

     

    • Les effets économiques

    Les biens individuels ou ouvrages collectifs peuvent être détériorés voire détruits par les inondations : habitations (3000 maisons endommagées dans la Somme en 2001), bétail (mêmes effets que pour les personnes), ouvrages de circulation (ponts, routes, voies ferrées…) Le coût est souvent considérable : 610 millions d’euros dans le Grand Ouest en 1995, 1,2 milliard d’euros pour les inondations de 2002 dans le Gard.

    Les dysfonctionnements de la vie socio-économique (établissements fermés, chômage), les communications réduites : téléphones, voies de communication impraticables (la gare d’Abbeville est restée impraticable pendant plusieurs semaines en 2001), et les coupures d’électricité ont des effets prolongés après la crise.

     

    • Les effets sur l’environnement

    Les inondations ont un effet le plus souvent dommageable sur le milieu naturel. Des dommages, voire une destruction de la flore (par l’eau salée en cas d’inondation par la mer) et de la faune (par déport, isolement ou étouffement) sont causés par le simple flux de l’eau.

    Les pollutions diverses (boue, produits phytosanitaires, hydrocarbures) perturbent l’alimentation en eau potable. L’arrivée massive d’eau, dans un espace technologique sensible (industrie, déchetterie, citernes de stockage, cuve à fuel…) peut poser problème et provoquer un suraccident ou une pollution.

    Le lessivage des sols accélère la fragilisation du couvert végétal face aux intempéries futures et provoque une accélération de l’érosion des zones fertiles.


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