• La dépendance au tabac

    La dépendance au tabac

     

    Une forme de toxicomanie

    Le tabagisme crée une dépendance aussi forte que celle des drogues dures. Les difficultés du sevrage, et le taux important de rechutes montrent toute la complexité de cette addiction où se mêlent des facteurs physiques, psychologiques et comportementaux. La recherche sur la dépendance au tabac est essentielle pour mettre au point des méthodes et des médicaments de sevrage tabagique.

          

           1. Qu’est-ce que la dépendance ?

     

    Il existe plusieurs définitions de la dépendance, qui s’appliquent à la fois au tabac, à l’alcool, aux drogues et à certains médicaments. Elles associent plusieurs critères :

    • Un besoin compulsif et impérieux de fumer, indépendant de la raison. La connaissance des effets du tabac sur la santé a donc peu d’impact sur le sujet addictif. Il va, même atteint d’une maladie causée et aggravée par la cigarette, continuer à fumer.
    • La tolérance à la nicotine. Les premières cigarettes provoquent des troubles (nausée, étourdissement, toux…) qui disparaissent avec l’accoutumance, tout comme les effets attendus du tabac (relaxation, effet dopant…) ce qui entraîne une consommation accrue pour retrouver ces sensations.
    • Le syndrome de sevrage. Ce sont tous les troubles qui apparaissent, chez le sujet addictif, à l’arrêt du tabac. Il est constaté, sur une échelle de 24h, quand, après une nuit de sommeil, le taux de nicotine dans le sang (nicotinémie) s’est abaissé et provoque une gêne liée à l’abstinence. L’une des questions de l’échelle de Fagerström (qui permet de connaître son degré de dépendance) porte ainsi sur le délai qui sépare le réveil de la première cigarette : plus il est court (dès le réveil), plus la dépendance est forte. Autre signe, les fumeurs privés de tabac quelques heures (avion, bureau…) cherchent à retrouver leur nicotinémie « idéale » en fumant plusieurs cigarettes d’affilée.

    Mais le symptôme le plus évident d’addiction est la réaction au sevrage. Irritabilité, agitation, anxiété, difficulté à se concentrer, sensation de malaise, ralentissement des battements cardiaques (bradycardie), troubles du sommeil, augmentation de l’appétit ou boulimie… démontrent une forte dépendance, assez intense pour gêner les activités quotidiennes. Cependant, les signes physiques du sevrage à la nicotine ne durent en réalité que quelques jours. Le nombre important de rechutes ne s’explique dont pas uniquement par cette dépendance.

     

           2. Besoin physique et psychologique

     

    La dépendance physique est surtout attribuée à la nicotine. Une fois absorbée, cette dernière passe des poumons au cerveau par la circulation sanguine. En une dizaine de secondes, elle se fixe sur les récepteurs de certains neurones (récepteurs nicotiniques) et modifie temporairement le fonctionnement de neurotransmetteurs (noradrénaline, dopamine et sérotonine). C’est ce mécanisme qui procure les sensations des premières cigarettes, mais aussi la dépendance car l’effet s’estompe rapidement, et le malaise lié à l’abstinence.

    La dépendance psychologique est, elle, liée aux sensations ressenties lorsqu’on fume : un effet apaisant en cas de stress ou d’émotion intense, l’amélioration de la mémoire et de l’attention, la stimulation de l’éveil, la diminution de l’appétit.

    La dépendance comportementale. La cigarette est une habitude associée à certains déclencheurs : situation stressante, travail à terminer, émotion, moment de détente, ennui, fin d’un repas, absorption de café et/ou d’alcool… Ce conditionnement se répète tout au long de la journée pour devenir un automatisme contribuant à la dépendance.

     

           3. Facteurs de risques

     

    Le risque de dépendance au tabac dépend à la fois de facteurs innés et environnementaux.

    La prédisposition génétique. Elle se manifeste au moment des premières cigarettes : certains sont accrocs tout de suite, d’autres pas. De plus, les individus peu dépendants contrôlent leur consommation, s’arrêtent sans difficulté, alors que les personnalités très dépendantes ont tendance à rechuter et à avoir envie de fumer pendant très longtemps après le sevrage.

    L’âge des premières cigarettes. Plus il est précoce, plus le risque de dépendance est important. Celle-ci s’installe en deux ans en moyenne.

    L’environnement. Un grand nombre de facteurs favorisent le recours au tabac et sa persistance : la disponibilité et le coût des cigarettes, l’influence de l’entourage familial et amical, l’image du tabagisme dans la société, les problèmes personnels, la tension professionnelle, la crainte de grossir…

    La vulnérabilité psychique. Des liens ont été établis entre le tabagisme et d’autres troubles psychiques, comme l’angoisse, la dépression et l’alcoolisme.

     

          4. En bref

     

    • Le verbe anglais to crave signifie « avoir une forte envie de ». Dans le contexte du tabagisme, le craving est une envie compulsive de tabac après des mois d’abstinence (parfois des années). Les statistiques montrent que 50 % des anciens fumeurs sont concernés après 6 mois d’arrêt.
    • Le taux de rechute est très important, environ 80 % après 6 mois d’abstinence. Les rechutes sont généralement déclenchées par le stress, les émotions et sont facilitées par la présence de cigarettes à proximité (fumeurs dans l’entourage). A chaque rechute, la dépendance s’installe plus vite.
    • Les cigarettes légères, qui renferment moins de goudron et de nicotine, n’ont pas vraiment d’intérêt car le fumeur change sa façon de fumer (il tire plus) et augmente le nombre de cigarettes quotidiennes pour atteindre et maintenir le taux de nicotinémie dans son organisme. Ce processus est appelé autotitration.
    • Le tabac traverse la barrière placentaire et a des effets négatifs connus sur le fœtus (pilosité, petite taille…). On ignore cependant si les enfants dont la mère fumait durant la grossesse sont plus exposés à la dépendance tabagique que les autres.
    • En moyenne, les fumeurs pèsent de 3 à 5 kilos de moins que les autres tandis que ceux qui arrêtent de fumer prennent de 2 à 10 kg. Pas à cause de l’arrêt du tabac mais par la substitution de celui-ci par la nourriture, notamment sucrée.

  • Commentaires

    1
    Samedi 16 Avril 2016 à 20:43

    Waw, beaux paragraphes. Comment tu sais tout ça ? 

      • Dimanche 17 Avril 2016 à 12:32

        Il y a des connaissances personnelles et surtout de la théorie de cours ^^

      • Dimanche 17 Avril 2016 à 19:43

        D'acc :) 

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