• "Le pays où l'on n'arrive jamais" d'André Dhôtel

    "Le pays où l'on n'arrive jamais" d'André Dhôtel

     

    Jusqu'où ira Gaspard le petit forain, enfant épris d'aventure et conquis par celle que lui propose son étrange compagnon ?

    L'immanence qui régit les desseins des enfants les conduit par un chemin détourné à la vie pour laquelle ils sont faits presque comme une fatalité ; c'est aussi une merveilleuse leçon de sagesse et d'espoir.

    L'intrigue prend naissance dans la réalité d'un contexte social d'une région bien particulière, les Ardennes, mais bien vite débouche dans le monde du rêve et de la fiction chers au cœur des enfants et, pourquoi pas, des adultes. Domaine magique où un autre écrivain, Alain Fournier, nous a entraînés avec le "Grand Meaulnes".

     

     

    Le vert paradis des amours enfantines

     

    Pour lui éviter une vie précaire, celle des nomades, Gaspard, fils de forain, est élevé par sa tante. Pourtant, l'aventure est au rendez-vous sous les traits de Drapeur, un gamin décidé à retrouver maman Jenny et le pays de son enfance. L'influence étrange qu'il subit malgré lui pousse Gaspard à suivre son étrange camarade, et c'est alors une suite de péripéties merveilleuses, de rencontres inattendues comme celle d'un cheval pie, d'un collectionneur de moustaches de chats et une occasion de voyages lointains. L'appel mystérieux qu'il a fait sien conduit Gaspard à découvrir que son camarade est en réalité une fille dont le père adoptif récalcitrant contrecarre les desseins. Pourtant Hélène croit en sa mémoire indéfectible, à son espoir de bonheur. M. Drapeur veille. Il demande à Gaspard de mettre un terme à une fugue sans lendemain, de retourner chez sa tante, de laisser Hélène à ses fantasmes, à sa folle rêverie. Mais Gaspard a promis. Nouveau dilemme, nouvelles menaces. La terre promise est proche, Gaspard le sait. Les deux enfants trouveront-ils ce grand Pays où croissent, près de la mer, palmiers, bouleaux, chênes et pommiers dans la terre noire ?

     

    Le pays de nulle part

    Sous la plume d'André Dhôtel, le quotidien s'efface. Le rêve fait émerger de la réalité banale des êtres en marge, tel Gaspard le petit forain, Hélène, maman Jenny. L'acceptation de l'énigme et de l'aventure sont pour André Dhôtel des règles d'écriture et témoignent d'une quête optimiste marquée par l'atmosphère des Ardennes où l'auteur est né. L’œuvre d'André Dhôtel a donné lieu à des ouvrages critiques comme celui de J.L Cornuz, André Dhôtel, paru en 1981 à Neuchâtel aux éditions Idées et Calendes ; celui aussi de J. Garcin, l’Écolebuissonnière, entretiens parus aux éditions Horay en 1984 ; celui enfin de P. Reumaux, L'Honorable Monsieur Dhôtel, paru en 1984 aux éditions La Manufacture.

     

    Notes d'éditeur

    André Dhôtel, né en 1900 à Attigny dans les Ardennes, vit d'abord à Paris pour y étudier mais aussi y enseigner. De 1924 à 1928, il occupe un poste de professeur à l'Institut d'études françaises à Athènes, puis rentre en France où il enseigne la philosophie.

    Il obtient en 1955 le prix Femina pour son roman "Le Pays où l'on arrive jamais" qui s'inscrit dans une œuvre variée comptant plus de 25 romans, des récits, des nouvelles, des contes, des poèmes et des préfaces. Outre ses romans, dont Campements (1930), Le Village pathétique (1943), Nulle part (1943), Le Plateau de Mazagran (1947), David (1948), Ce lieu déshérité (1949), Les Chemins du long voyage (1949), Les Premiers Temps (1953), André Dhôtel pratique d'autres genres littéraires comme la nouvelle qu'il illustre par Ce jour-là (1947), La Chronique fabuleuse (1955), Idylles (1961), l'essai qu'il consacre à Rimbaud, L’œuvre logique de Rimbaud (1933), Rimbaud et la révolte moderne (1952), La Vie de Rimbaud (1965). Les titres de ses livres sont évocateurs de la philosophie qu'il professe à l'égard du monde qui l'entoure, fait d'incursions bucoliques sous forme de descriptions de plantes dont il dévoile les secrets, de minutieuses observations sur le cœur et l'aventure humaine. Ses personnages baignent dans un halo de mystère dont la clé se trouve aux fins fonds d'un ailleurs possible. Cette certitude du bonheur perdu mais à portée de mains nous ouvre les portes du rêve et témoigne d'une philosophie sage sur une nature généreuse.

     


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