• Le rationalisme est-il notre seule source de connaissance ?

    Le rationalisme est-il notre seule source de connaissance ?

    Oui : le rationaliste estime que la raison est source de toutes nos connaissances, car les croyances et nos sens nous trompent.

    Non : nos connaissances nous viennent aussi de notre expérience et de nos sens.

     

     

    1ère partie : le rationalisme affirme que seules les connaissances provenant de la raison sont vraies, et ceci même dans les domaines qui échappent à l’expérience, comme le spirituel et le métaphysique.

     

    La foi en la raison

    La philosophie naît en Grèce au moment où la raison remplace la mythologie et la religion pour expliquer l’être humain et l’univers. Platon nous dit que nous ne pouvons pas nous fier à nos sens et que la raison est essentielle dans la recherche de la sagesse. Aristote définit l’homme comme un « animal raisonnable », la raison étant propre à l’homme et universelle. Cette foi inébranlable dans la raison de l’homme, c’est le rationalisme.

    Du physique au métaphysique

    Le rationalisme ne se cantonne pas aux choses qui peuvent être analysées par la raison, comme la réalité, le monde physique ou les sciences. Il croit aussi que l’homme naît avec certaines idées (idées innées) si claires, si évidentes qu’elles correspondent à quelque chose de réel. La raison peut donc aussi s’appliquer au domaine spirituel, à l’abstrait et au métaphysique. C’est ainsi que Descartes a démontré l’existence de Dieu : si je suis capable d’avoir l’idée d’un être parfait, ce ne peut être que Dieu.

    Privilégier la raison, c’est privilégier l’homme

    Refusant les vérités et les dogmes religieux dans le domaine scientifique, puis en philosophie, Descartes inaugura le rationalisme moderne. En affirmant la prédominance du « je pense » (la raison), il affirmait aussi la primauté du « je suis » (l’homme). Une conception encore valable aujourd’hui, même si le rationalisme a tendance à être cantonné au domaine des sciences.

     

    2ème partie : même dans les sciences, la raison est parfois impuissante à atteindre la vérité. De plus, ce qui est vrai aujourd’hui ne le sera pas forcément demain.

     

    Les limites de la raison

    A toutes les époques, des philosophes ont remis en cause la primauté de la raison. Ainsi les sceptiques grecs doutent de tout, estimant que la pensée ne peut conduire à aucune vérité. Pascal, lui, démontre que la raison ne peut tout expliquer, notamment les mystères de la foi.

    L’expérience et les faits

    Le siècle des Lumières – que l’on appelle parfois le siècle du rationalisme – donne lui aussi la primauté à la raison et à l’homme. Cependant, les philosophes de ce mouvement sont anticartésiens : pour eux, le rationalisme doit se limiter à ce que l’on peut appréhender du monde matériel et visible. Telle est la principale critique adressée par les empiristes : il faut construire notre savoir à partir de notre propre expérience et non à partir de raisonnements abstraits. Pour être capable d’avoir une idée sur le monde ou sur nous-mêmes, il faut en avoir eu la perception. Dieu ou l’éternité ne peuvent être des vérités, car personne n’a vraiment fait l’expérience de Dieu ou de l’éternité.

    Conscient et inconscient

    Dans la seconde moitié du XIXème siècle, le rationalisme est une nouvelle fois ébranlé par la « découverte » de l’inconscient (Freud) et par des philosophes comme Nietzsche, qui rejettent la traditionnelle supériorité accordée à la raison sur le corps, les désirs et l’imaginaire. L’inconscient ne se perçoit pas par la raison, et la philosophie s’arrête là où s’arrête le conscient, qui n’est qu’une partie de ce qui fait un homme.

     

    Conclusion

    Le rationalisme, tel qu’il fut défini à partir de l’œuvre de Descartes, est à l’origine de la philosophie moderne, puisqu’il a posé l’homme et la pensée comme point de départ de toute connaissance, en lieu et place des vérités religieuses et dogmatiques. Mais, comme l’a écrit Pascal, il faut éviter deux excès : « exclure la raison, n’admettre que la raison ». Aujourd’hui, il est vrai, on est loin de cette confiance naïve et enthousiaste dont témoignaient Platon ou Descartes. Mais, pour Platon, il s’agissait de fonder la connaissance sur autre chose que le mythe ou la religion. Et pour Descartes, il s’agissait de donner un fondement à la science autre que la scolastique.


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