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Les hallucinations
L’hallucination est une sensation pathologique en l’absence de tout stimulus. Il s’agit donc d’une perception sans objet. L’hallucination psychiatrique constitue un trouble de la perception, qui s’impose à la conscience du malade et s’accompagne d’une conviction inébranlable, tout en étant difficilement confiée au médecin du fait d’une réticence de la part du patient.
Définition
En neurologie
Le malade qui présente des hallucinations sensorielles et perceptives a une personnalité et une structure mentale normales : il a une attitude critique, il s’étonne ou se plaint spontanément de ses hallucinations.
En psychiatrie
Ici, au contraire, l’hallucination appartient au domaine de la conviction délirante inébranlable qui échappe à toute logique et à toute attitude critique. Elle s’impose à la conscience du sujet. Elle est plutôt floue, mais s’accompagne d’une forte charge affective et modifie le comportement du patient.
Signes
La psychose hallucinatoire chronique débute chez l’homme entre 30 et 40 ans et chez la femme plus tard, vers 50 ans. Dans les mois qui précèdent, on retrouve souvent un événement déclenchant : difficultés professionnelles, économiques, maladies, divorce, deuil…
Différents types
Les hallucinations dites vraies sont sensorielles. Elles ont toute l’objectivité d’une perception réelle malgré l’absence d’objet.
Les hallucinations visuelles
Il s’agit de visions qui peuvent être élémentaires (vagues lueurs) ou complexes (panorama animé), et qui s’accompagnent d’euphorie, d’exaltation (délires mystiques et extatiques) ou de passion (délires érotiques ou érotomaniaques).
Les hallucinations acoustiques
Elles sont le plus souvent acoustico-verbales : le malade entend des voix bien localisées, bien timbrées. Elles répètent ce que pense le patient (écho de la pensée) ou lui décrivent ce qu’il fait (commentaire des actes). Le malade ne parle pas spontanément de ses voix, et c’est plutôt son comportement qui va alerter l’entourage : conversations en aparté, attitude d’écoute, distraction pendant une conversation…
Les hallucinations gustatives et olfactives
Elles entraînent un goût étrange ou des odeurs agréables ou désagréables.
Les hallucinations tactiles
Elles se présentent comme des impressions de brûlure, de piqûres, des sensations de froid ou de chaud, de mouvements.
Les hallucinations cénesthésiques
Elles se traduisent par une sensation de transformation corporelle ou d’électrisation, associée à l’idée d’une possession diabolique ou de transformation en animal. Dans d’autres cas, il s’agit d’hallucinations sexuelles (sensation de viols, d’attouchements, d’orgasmes).
Les hallucinations kinesthésiques
Elles provoquent la sensation de mouvements passifs, parfois actifs, comme si le malade était téléguidé sans participation de sa volonté.
Diagnostic différentiel
Les différents types
On distingue facilement l’hallucination de l’illusion, qui est une perception déformée d’un objet réel et de l’interprétation, qui est un jugement erroné sur des perceptions exactes. Il est plus difficile de distinguer une mythomanie ou une fabulation.
La fabulation est une production imaginaire de l’esprit, où les propos ou les actes (le dire) ne sont pas adaptés aux circonstances (le fait). Il y a mauvaise foi, car le fabulateur veut tromper.
La mythomanie est une altération de la vérité, mais le mythomane refuse la vérité, il utilise le mensonge et la mauvaise foi pour mystifier autrui et donner de soi une image favorable.
Traitement
Le traitement utilise surtout des neuroleptiques et associe souvent des benzodiazépines pour diminuer l’anxiété.
Causes
Même si les causes d’hallucinations sont multiples, elles peuvent se regrouper en 3 grandes catégories : les hallucinations liées à des problèmes de santé mentale, les hallucinations liées à des troubles organiques et les hallucinations liées à la prise de drogues, d’alcool ou de médicaments. Parmi les causes connues :
- Intoxications par des drogues (psilocybine, LSD, PCP, mescaline, et dans une moindre mesure, l’ecstasy).
- Pathologies psychiatriques (notamment les psyschizophrénies)
- Pathologies neurologiques : maladie de Parkinson, maladie des corps de Lewy diffus, atrophie multi-systématisée, paralysie supranucléaire progressive.
- Pathologies du sommeil : narcolepsie par exemple.
- Pathologies organiques (épilepsie, méningo-encéphalites infectieuses…)
Hallucinations et sommeil
Il existe certaines hallucinations spécifiques au sommeil :
- Les hallucinations hypnagogiques qui ont lieu au moment de l’endormissement.
- Les hallucinations hypnopompiques, qui ont lieu au réveil. Elles peuvent se produire alors que la personne est bien réveillée mais aussi dans un état intermédiaire comme au cours d’une paralysie du sommeil, ce qui les rend particulièrement angoissantes pour la personne qui en fait l’expérience. Les hallucinations hypnopompiques ne se prolongent en général pas plus de quelques minutes après l’éveil complet.
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