• L’existentialisme donne-t-il une vision pessimiste de la condition humaine ?

    Sujet posé d'après l’œuvre  « L’Existentialisme est un humanisme » de Jean-Paul Sartre.

     

    Oui : on peut considérer qu’en niant  que la vie ait un sens transcendant, l’existentialisme condamne l’homme au désespoir.

    Non : en considérant que l’homme se définit par ses actes, l’existentialisme affirme sa liberté et sa responsabilité.

     

     

    1ère partie : l’existentialisme nie les vérités éternelles et enlève tout sens à la vie humaine. Il réduit ainsi les hommes au désespoir, justifie l’absence de morale et aboutit au nihilisme.

     

    L’existentialisme est une philosophie du désespoir.

    L’existentialisme athée a pour point de départ une vision pessimiste de la condition humaine. Sartre, en effet, nie l’existence de tout ce qui pourrait donner un sens supérieur à l’existence humaine. Selon lui, il n’y a pas de Dieu, pas de « nature humaine », pas de destin, pas de bien ou de beau en soi, etc. l’homme, ainsi confronté au néant et livré à lui-même, ne peut que ressentir de l’angoisse. La philosophie existentialiste souligne la condition misérable de l’homme, tout en lui refusant la consolation de la religion ou des grands idéaux.

    Si Dieu n’existe pas, tout est permis.

    S’il n’y a plus ni Dieu, ni nature humaine, alors la possibilité d’avoir une morale disparaît elle aussi, car la morale ne peut être fondée sur des commandements divins ou sur le respect de l’être humain. Dès lors, « tout est permis », selon le mot de Dostoïevski. La distinction entre le bien et le mal disparaît et toutes les actions se valent. Chacun peut faire ce qu’il veut, ce qui conduit à l’anarchie.

    La condition humaine, c’est la solitude.

    Pour Sartre, la vérité première de l’existence humaine, c’est le sentiment de solitude et d’isolement. L’homme se sent étranger au monde et incapable d’atteindre les autres. La possibilité de trouver un sens à la vie dans la communauté humaine se trouve ainsi niée, puisque l’homme est fondamentalement seul.

     

    2ème partie : si l’existence humaine ne dépend ni de Dieu, ni de principes supérieurs, alors l’homme est absolument libre. Rien ne le détermine et il choisit librement ce qu’il est par ses actes. L’homme est donc seul responsable de lui-même.

     

    L’homme est libre car il ne dépend que de lui-même.

    L’existentialisme est une philosophie humaniste, car il affirme que l’homme n’est soumis à aucun principe supérieur et qu’il décide lui-même du sens de sa vie. L’homme n’est prisonnier d’aucun déterminisme, d’aucune fatalité. Au contraire, il se définit lui-même librement par ses choix et par ses actes. Si je deviens un écrivain ou un assassin, ce n’est pas parce que j’y suis déterminé, mais parce que je l’ai choisi en toute conscience. L’existentialisme est donc avant tout une philosophie de la liberté.

    L’existentialisme conduit à une morale de l’engagement.

    S’il n’y a pas de « morale générale », cela ne veut pas dire que tout est permis. La voie à suivre dépend de la situation concrète dans laquelle on se trouve. Le commandement « tu ne tueras pas » n’est pas une norme absolue, car dans certains cas, tuer peut être un devoir, par exemple pour se débarrasser d’un dictateur. L’homme doit lutter contre tout ce qui tend à nier sa liberté et celle des autres. C’est pourquoi l’existentialisme débouche finalement sur une morale de l’engagement politique.

    L’homme n’existe qu’en compagnie des autres.

    L’homme n’est pas un être isolé : il vit au milieu des autres et se définit par rapport à eux. Sans les autres, que serions-nous, que pourrions-nous faire ? Pour Sartre, on ne peut s’enfermer dans un individualisme obtus.

     

    Conclusion

    Sartre a écrit son livre pour répondre aux critiques que l’on adressait à la philosophie existentialiste. Les uns disaient qu’elle plongeait les hommes dans le désespoir car elle enlevait tout sens au monde et à l’existence individuelle. Les autres disaient qu’en niant Dieu et les valeurs morales supérieures, elle conduisait à l’immoralité et à l’anarchie. Sartre montre qu’il n’en est rien. L’existentialisme met avant tout l’accent sur la liberté humaine. Il ne dit pas que la vie n’a pas de sens, mais que l’individu seul peut lui en donner un. Ainsi, l’homme n’est plus soumis à des normes qui viennent de l’extérieur. Il peut s’inventer librement, en faisant les choix que la vie lui propose à chaque instant.


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