• Les émotions

    Les émotions

    6 modes universels de communication

    Les émotions sont omniprésentes dans notre quotidien. Plus destinée à être vue qu’à être ressentie, leur expression est, loin devant le langage, le premier mode de communication. Elles sont également indispensables à l’élaboration de la pensée et du comportement ; une personne qui en serait totalement dépourvue ne pourrait mener la moindre vie sociale.

     

     

         Un modèle universel

     

     Le circuit des émotions

     Les émotions et leur expression ont été programmées dans le cerveau humain par l’évolution.

    Une émotion forte naît dans la profondeur du cerveau, puis elle est tempérée ou filtrée surtout par les lobes frontaux. Globalement, la partie gauche du cerveau est spécialisée dans la joie et les émotions positives, la partie droite dans la tristesse et les émotions négatives (peur, dégoût). La stimulation de zones cérébrales, spécifiques à chaque émotion, agit par l’intermédiaire de neuromédiateurs (adrénaline, sérotonine, endorphines) ou d’hormones (cortisol, androgènes).

     

    Des manifestations complexes

     L’expression d’une émotion est universelle. Elle ne dépend ni de la race ni de la culture : un sourire ou un froncement de sourcils ont la même signification partout dans le monde. L’émotion déclenche principalement :

    • Des mimiques du visage qui jouent un rôle majeur dans la communication, y compris chez le nourrisson qui exprime parfaitement ses émotions par ce seul moyen.
    • Une rougeur ou une pâleur du visage.
    • Des rires, des larmes.
    • Une modification de la voix.
    • Une attitude de combat, de fuite ou de soumission.
    • Une modification des rythmes respiratoire et cardiaque.
    • Une salivation ou une bouche sèche.
    • Une dilatation ou un resserrement des pupilles.
    • Le redressement des poils.

     

         Émotions primaires

     

    Les psychologues reconnaissent six émotions primaires, dont la variété de mélanges est infinie et vient se greffer sur le caractère ou la personnalité de chacun.

     

    La peur

    La peur met le corps en alerte maximale, prêt à fuir. Elle fait relever les sourcils, soulever les paupières supérieures en découvrant le blanc des yeux et en plissant le front, ouvrir la bouche et relever les lèvres, couler la sueur sur le front ou les mains. Le cœur et la respiration courte s’accélèrent, le corps s’immobilise, le tonus musculaire augmente, la bouche est sèche, la peau pâlit car le sang qu’elle contient est détourné vers les muscles.

     

    La colère

    La colère met le cœur en état d’agression. Les sourcils sont tirés vers le bas, provoquant des rides verticales au-dessus du nez, les yeux mi-clos semblent furieux, le visage devient rouge. La bouche reste fermée ou entrouverte, mais les lèvres retroussées découvrent les dents comme un animal prêt à mordre. Le cœur et la respiration ample s’accélèrent, le corps ramassé sur lui-même par des muscles tendus semble prêt à bondir.

     

    Le dégoût

    Le dégoût s’exprime par des yeux fermés, les sourcils tombants, de gros plis sur le front et au-dessus du nez, des pommettes et des joues bombées. Les lèvres pincées peuvent laisser sortir le bout de la langue. La paume des mains se tourne vers l’avant, comme pour repousser un objet. Une sensation de nausée est possible.

     

    La tristesse

    Paupières baissées, les yeux rougis brillent ou larmoient. Seul l’angle interne des sourcils se soulève, alors que les coins de la bouche pointent vers le bas. Le cœur ralentit, la respiration est ample et lente, entrecoupée de profonds soupirs et de petites inspirations très superficielles. Le corps plutôt immobile semble replié sur lui-même, le tonus musculaire est faible.

     

    La joie

    Un large sourire éclaire le visage et la lèvre supérieure retroussée découvre les dents du haut, sauf quand le rire ouvre grand la bouche et laisse voir toute la dentition. Les yeux mi-clos sont soulignés par des rides de la patte d’oie à leur angle externe des poches sous la paupière inférieure. Les joues sont bombées par la contraction des muscles peauciers. La respiration est lente et ample, entrecoupée de petites pauses, le rythme cardiaque est souvent accéléré.

     

    La surprise

    Les deux paupières grandes ouvertes laissent voir une large zone du blanc des yeux écarquillés. La bouche est entrouverte par la contraction des joues et le retroussement de la lèvre supérieure, mais l’aspect est plus proche d’un sourire forcé que de l’expression de la peur. Après une brève accélération, le cœur ralentit rapidement alors que la respiration est brièvement bloquée en inspiration.

     

         Simuler et dissimuler

     

    Certaines émotions peuvent être dissimulées sous le contrôle du lobe frontal du cerveau. Ne pas montrer sa peur ou sa colère, un exercice impossible chez le jeune enfant, est une manière de faire face à un danger en émettant vers l’autre un message de force.

    A l’inverse, l’art des comédiens est de recréer l’expression d’une émotion aussi bien sur le visage que par l’attitude corporelle. L’un des moyens d’y parvenir est de retrouver en soi des situations qui reproduisent la situation émotionnelle recherchée.

     

         Les émotions sont innées et universelles

     

    C’est le courant évolutionniste, avec notamment les travaux du naturaliste anglais Charles Darwin, qui a mis en évidence ce fondement : les émotions existent à la naissance, elles sont innées et ne dépendent pas de l’éducation (qui est de l’ordre de l’acquis). Elles sont partagées par tous.

     

    L’expression faciale de l’émotion

     Aux 4 coins du monde, les mimiques sont les mêmes. C’est un langage universel qui se passe de la parole. Savoir lire et reconnaître sur le visage l’expression du dégoût ou de l’envie facilite considérablement la communication entre les êtres. Cette expression faciale permet à la fois d’informer l’individu de nos intentions et aussi du comportement que l’on attend de lui.

     

    Les émotions ne sont pas des sentiments

     Une émotion est un trouble passager, une agitation, alors que le sentiment est une affection complexe et durable. Les émotions sont des formes directes et explosives de l’affectivité, à la fois intenses et brèves. Elles renvoient à des états affectifs liés à des sensations physiques que sont le plaisir et la douleur. L’anxiété, l’ennui, la morosité, la mélancolie sont plutôt du registre des humeurs.

     

    Les émotions sont ressenties différemment selon le sexe

     Les chercheurs expliquent les nombreuses différences biologiques fondamentales entre les hommes et les femmes par l’évolution de l’espèce humaine, qui s’est construite depuis plus d’un million d’années. L’homme s’est adapté à la chasse sur de grands espaces, impliquant une poursuite muette du gibier avant de revenir à la grotte. Pendant ce temps, la femme s’est adaptée à l’élevage de sa progéniture et au partage verbal, dans le cadre restreint de la grotte. Ainsi, sur le plan biologique, les hommes sont davantage programmés pour la compétition et les femmes pour la coopération. Dès les premiers mois de la vie, le garçon et la fille n’expriment pas leurs émotions de la même façon. Devenu adulte, l’homme s’exprime plus par l’action que par le ressenti et l’émotion, à l’inverse les femmes osent parler de leurs problèmes, de leurs émotions négatives. Cela ne veut pas dire que les hommes sont moins émotifs que les femmes, mais ils expriment moins spontanément leurs émotions.


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